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Vers une grève générale des banques primaires en Guinée.

Une décision de justice contestée risque de provoquer une nouvelle crise dans le secteur bancaire en Guinée. Selon un courrier daté du 19 mai 2023, la Fédération des Syndicats du Secteur Bancaire de Guinée (FESABAG) attire l’attention sur une condamnation incompréhensible et inquiétante de la Société Générale de Guinée.

L’affaire remonte au 18 décembre 2019, lorsque le compte d’un client de la Société Générale, GAC, a été saisi par un huissier de justice. Suite à cette décision, la banque a bloqué le montant concerné et émis un chèque de banque à l’ordre de l’huissier. Ce dernier a reçu le chèque et l’a déposé auprès de sa banque.

Cependant, la Banque Centrale a gardé le chèque en sa possession, retardant ainsi le paiement. Une fois que le chèque a finalement été libéré, le paiement s’est effectué sans difficulté. La Société Générale considérait alors l’affaire comme terminée. Cependant, des poursuites judiciaires ont été engagées contre la banque et son directeur, réclamant le paiement de pénalités devant les tribunaux.

Le 29 décembre 2022, le tribunal de commerce a rendu un jugement condamnant la Société Générale à payer un montant de 16.580.000.000 GNF à titre d’astreinte, soit quatre fois le montant initial. Cette décision préoccupe vivement le Bureau Exécutif de la FESABAG, d’autant plus que de telles condamnations sont récurrentes à l’encontre des banques primaires du pays.

Face à cette situation, la FESABAG envisage une grève générale des banques primaires en Guinée pour exprimer son mécontentement et protester contre ce qu’elle considère comme une décision judiciaire injuste et disproportionnée. Les banques primaires jouent un rôle essentiel dans l’économie du pays, et une grève de leur part aurait des conséquences importantes sur le système financier guinéen.

Une grève des banques primaires entraînerait un arrêt des opérations bancaires, y compris les retraits et les dépôts, ce qui perturberait les transactions commerciales et les paiements quotidiens des entreprises et des particuliers. Les Guinéens pourraient être confrontés à des difficultés pour accéder à leur argent, ce qui pourrait provoquer une panique financière et une insécurité économique.

De plus, la grève pourrait également affecter les prêts et les investissements, ralentissant ainsi les activités économiques du pays. Les entreprises pourraient rencontrer des problèmes de liquidité, entraînant des retards de paiement des salaires et des factures. Les conséquences se feraient sentir à tous les niveaux de la société, avec un impact négatif sur l’emploi, la croissance économique et le bien-être général des Guinéens.

La FESABAG espère ainsi attirer l’attention des autorités et obtenir une révision de la décision de justice afin de préserver la stabilité du secteur bancaire en Guinée. Elle demande également une meilleure protection des banques primaires contre de telles condamnations répétitives, qui pourraient compromettre leur fonctionnement et leur viabilité à long terme.

En cas de persistance de cette crise, les conséquences pourraient être dévastatrices pour l’économie guinéenne. La confiance des investisseurs nationaux et étrangers serait ébranlée, ce qui pourrait entraîner une fuite des capitaux et une stagnation des investissements. Les entreprises pourraient avoir du mal à obtenir du financement, ce qui ralentirait leur croissance et leur capacité à créer des emplois.

Les ménages guinéens seraient également touchés, car l’accès aux services bancaires serait limité. Les paiements en ligne, les virements et les opérations courantes seraient perturbés, ce qui aurait un impact sur les dépenses quotidiennes des familles et leur capacité à épargner.

De plus, le secteur informel, qui représente une part importante de l’économie guinéenne, pourrait être gravement touché. Les petites entreprises et les commerçants informels dépendent souvent des services bancaires pour leurs transactions commerciales.

Abdoul Latif Diallo

Journaliste d’investigation

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