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Règlement de comptes au ministère des mines 

Le ministre des mines, Moussa Magassouba, a demandé poursuites judiciaires soient enclenchées à l’encontre directeur national des mines, Ousmane Kaba. Cette affaire révèle les luttes de pouvoir et les inimitiés à l’œuvre entre le c ministre et celui de hauts fonctionnaires de son m nommés sans son aval par la junte et la primature. 

Rien ne va plus au ministère guinéen des mines et de la géologie, installé au cœur de Kaloum, le quartier historique du pouvoir à Conakry. Dans un courrier daté du 23 décembre, qu’Africa Intelligence a pu consulter, le garde des Sceaux et ministre de la justice, Alphonse Charles Wright, a enjoint les procureurs généraux de Conakry et Kankan à engager des poursuites judiciaires à l’encontre de l’un des plus hauts fonctionnaires du pays : le directeur national des mines, Ousmane Kaba. Celui-ci occupe un poste clé, le secteur extractif étant l’un des piliers économiques du pays. 

Violations du code minier 

Dans sa missive, Wright indique que Kaba aurait favorisé « l’exploitation clandestine et anarchique de carrières dans les zones de Dubréka et Forécariah », dans l’ouest du pays. Des autorisations minières temporaires auraient été délivrées sans l’aval du ministre des mines et de la géologie, Moussa Magassouba, et sans en limiter précisément la durée, ce qui constitue une violation du code minier guinéen. Le ministre de la justice demande aux juridictions compétentes de vérifier l’exactitude de ces faits de corruption et l’étendue des dommages causés à l’environnement.

Selon nos informations, ce courrier enclenchant des poursuites judiciaires a été réclamé à Alphonse Charles Wright par Moussa Magassouba. Bien qu’installé à son poste le 4 novembre 2021, moins de deux mois après le coup d’Etat du colonel Mamadi Doumbouya, le ministre des mines a été confirmé à son poste lors des deux remaniements d’août et novembre 2022. 

Mais, dans le même temps, il a vu sa position fragilisée par la reprise en main des grands dossiers du secteur – notamment le mégaprojet de fer de Simandou – par le président de la transition, ses conseillers et la primature .

Kaba dans les petits papiers de Doumbouya

Selon plusieurs sources, Moussa Magassouba a mal vécu la nomination sans son aval d’Ousmane Kaba, en février. Celle-ci avait été suivie de la promotion, en août, de Bachir Camara au poste de secrétaire général de son ministère. La cérémonie de passage de relais à cette position clef du ministère entre Mohamed Lamine Sy Savané, nommé directeur de cabinet du premier ministre Bernard Gomou, et son successeur Bachir Camara, avait d’ailleurs eu lieu en l’absence du ministre, qui s’était fait représenter pour l’occasion par Gopounan Cherif, son chef de cabinet.

Proches l’un de l’autre – Camara est le supérieur hiérarchique de Kaba -, et distants dès leur entrée en fonction avec le ministre, les deux cadres disposent tous deux de l’oreille du président Doumbouya et de celle de son premier ministre. 

Après avoir été installé à la direction nationale des mines, Kaba avait ensuite été nommé le 16 avril 2022 président de la Commission nationale des mines. Le 2 décembre 2022, il devenait également membre du conseil d’administration de l’Agence nationale d’aménagement des infrastructures minières (Anaim). Ces deux nominations avant été effectuées via un décret présidentiel de Mamadi

Doumbouya.

Le sort du directeur des mines pas encore scellé 

Entendu début janvier par la police judiciaire de Conakry, mais laissé en liberté, Ousmane Kaba peut encore se sortir de cette situation difficile, compte tenu de ses appuis au sein de la junte. Sur le plan juridique, il entend faire valoir la possibilité pour le directeur des mines d’octroyer des autorisations temporaires de carrières sans en référer à son ministre de tutelle. Ce dernier ne devant, selon lui, n’être consulté qu’après six mois d’exploitation temporaire ou dans le cadre du processus d’attribution d’une autorisation permanente.

Africaintelligence.fr

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