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Les tractations de la Cedeao avec Doumbouya bridées par les scrutins ouest-africains

Scrutées de près par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, les récentes élections au Bénin et celles à venir au Nigeria perturbent l’agenda des discussions entre l’organisation régionale et la junte du colonel Mamadi Doumbouya en Guinée.Les premières semaines de 2023 se sont avérées intenses pour les diplomates de la Cedeao. Après avoir dépêché une première délégation au Bénin à l’occasion des législatives du 8 janvier, l’institution planche sur l’envoi d’une seconde mission au Nigeria à la fin du,mois prochain. L’objectif est de s’assurer du bon déroulement de la présidentielle prévue pour le 25 février, que l’insécurité chronique prévalant au sein du pays menace de faire reporter.

Retard sur l’application du chronogramme 

Mobilisant un personnel important – près de 40 experts ont été déployés au Bénin

-, ces mandats d’observation enrayent la progression des discussions entre l’organisation régionale et les autorités guinéennes. Alors que les deux années de transition ont commencé à s’écouler depuis le 4 décembre 2022, Conakry s’efforce d’accélérer la mise en œuvre du chronogramme convenu avec les autres pays membres de l’institution. Prochaine étape : la mise en place d’un comité de suivi de l’initiative, avec l’appui des Nations unies. La junte espère que le parachèvement de cette tâche donnera un gage supplémentaire aux partenaires techniques et financiers du pays afin de débloquer de nouveaux fonds.

Le Palais de Sékhoutouréya tablait sur une visite dès janvier de l’ex-président béninois Thomas Boni Yayi, médiateur de la Cedeao. Celle-ci ne devait finalement avoir lieu qu’à partir de février. En cause : le manque de disponibilité

de plusieurs experts de l’organisation; déjà fortement mobilisés sur les cas béninois et nigérian, parmi lesquels le patron de la division électorale, Francis Oké.

Le dialogue avec les oppositions dans l’impasse

L’activisme du chef de la junte guinéenne Mamadi Doumbouya sur ce, volet tranche cependant avec sa réticence à accepter la tenue de négociations avec l’opposition guinéenne en dehors de son pays, comme recommandé officiellement par la Cedeao à l’issue du sommet du 4 décembre 2022 à Accra.

Le « dialogue inclusif interguinéen », lancé en novembre 2022 et dont les autorités ont rapidement annoncé la clôture à la fin de cette même année, avait, dès l’origine, été boycotté par les principaux partis de l’opposition. A l’image de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, en exil à Dakar, et de l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, expatrié à Abidjan. Ces deux personnalités politiques réclament depuis plusieurs mois le lancement de pourparlers dans un pays tiers à même de garantir leur sécurité.

Alors que les présidents sénégalais et ivoirien, Macky Sall et Allassane Ouattara, ont discrètement proposé, dans la foulée du sommet d’Accra, que des négociations aient lieu dans leur pays respectif, leur offre n’a pas été accueillie favorablement par le chef de la junte. En privé, certains experts de la Cedeao doutent fortement du succès de l’initiative, largement perçue par les autorités guinéennes comme une atteinte à leur souveraineté.

Africaintelligence .fr 

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