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Jeannot Destin, le garde du corps de Toumba, s’est -il vraiment suicidé en prison?

La mort tragique d’un membre de la garde rapprochée du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité « Toumba », Jeannot Destin après les événements du 3 décembre 2009 au camp Koundara, avait alimenté un climat douteux.
Depuis cette date, on trouve de moins en moins de personnes pour nous donner la vraie version sur ce cas tragique qui est survenu à la prison du Camp Alpha Yaya Diallo dénommée « 32 escaliers ».
Adjudant chef Naby Issa Touré, alias Bancolé, l’un des gardes du corps du Commandant Toumba Diakité, balaie d’un revers de main les circonstances de la mort de son ami et compagnon de cellule Jeannot Destin racontées à la barre par le Colonel Claude Pivi, l’ex ministre chargé de la Sécurité présidentielle.
Puisque Coplan soutient que Jeannot Destin s’est suicidé en commando, en frappant la tête contre le mur de sa cellule.
Sergent Jeannot Destin, dont la loyauté et la franchise ne font pas mystère dans l’armée, qui a d’autres qualités, acquiesce, a été exécuté.
C’est par cette formule étrange arrachée à l’émotion après 40 minutes d’entretien, que l’adjudant chef Naby Issa Touré dit Bancolé, évoque les derniers instants de son ami, Jeannot Destin.


« C’était le 30 novembre que Jeannot Destin a demandé une permission au Commandant Toumba pour aller saluer ses parents à Kamsar, parce que sa maman était très malade et depuis la prise du pouvoir par le CNDD, il n’était jamais passé voir sa famille. Le mardi 1er décembre 2009, nous avons bougé pour Kamsar dans l’après-midi. Nous sommes rentrés vers 18 heures. C’est pendant notre séjour le jeudi 3 décembre qu’on nous a téléphoné vers 19h que notre patron Toumba a tiré sur le président Moussa Dadis Camara au Camp Koundara. C’est ainsi donc que la chasse à l’homme a commencé contre tous les éléments et proche de Toumba partout en Guinée. Comme notre présence à Kamsar n’était cachée, le colonel Claude Pivi a instruit le Commandant du Camp d’infanterie de Boké de venir nous arrêter à Kamsar et nous conduire à Conakry. On a été arrêté le vendredi 4 décembre au petit matin. On était au nombre 10 militaires, et on nous a conduit au camp militaire d’infanterie de Boké.

Vendredi 04 décembre, dans les environs de 17 heures , on nous a ramené à Conakry et conduit au Camp Alpha Yaya. On était tous menottés. On nous a mis à la disposition du Commandant adjoint du Camp Alpha Yaya, Tamba Kalas Tolno qui, à son tour, nous a conduit aux 32 escaliers sur ordre du colonel Pivi. Il nous a enlevé les menottes, et nous avons été attachés avec la corde par Tamba Kalas lui-même. Moi, Jeannot Destin, Bobo Azaglé , Sergent Alseny Bah, Sergent Antoine Milimono, Caporal Pagal, et Caporal Vincent. On était tous attaché les coudes reliés en arrière, la corde enroulée autour de notre cou, puis passée entre nos parties intimes pour remonter encore vers les coudes.

Donc à chaque mouvement brusque la corde se resserre davantage sur nos parties intimes. On est resté sous la corde jusqu’au dimanche.Comme la corde de certains de nos amis était s’était coupée, le Colonel Claude Pivi est venu avec une nouvelle corde, mais cela a trouvé que beaucoup sont morts parmi nous. On nous a encore attachés, mais en ce moment nos bras étaient presque paralysés on ne sentait plus la douleur. Et quand ils ont fini d’attacher Jeannot Destin, Colonel Pivi a appelé le chef de poste pour lui envoyer Jeannot Destin. Et Thomas et Jacques Mamy qui l’ont exécuté de façon sauvage, il était déchiré partout comme s’il voulait enlever sa peau. Et la nuit ils sont venus chercher son corps pour l’enterrer. Thomas et Jacques Mamy savent où se trouve le corps de Jeannot Destin », nous confie l’adjudant Naby Issa Touré, alias Bancolé.

Abdoul Latif DIallo

journaliste d’investigation

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