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Guinée : Tibou Kamara, profession : médiateur

C’est en tout cas ce qui ressort des derniers développements de l’actualité sociopolitique de la Guinée. La preuve ?

Il n’y avait toujours pas d’un début d’issue favorable   à la crise qui a secoué -et qui continue tout de même- le secteur éducatif guinéen, depuis le lancement d’un mot d’ordre de grève le 12 février dernier, par l’aille  dissidente du Syndicat libre des enseignants de Guinée (SLECG) avec à sa tête l’imperturbable Aboubacar Soumah.

Plusieurs tentatives de médiation ayant échoué. Même celle initiée par le tout nouveau Médiateur de la République, par ailleurs l’ancien premier ministre Mohamed Saïd Fofana avait quelque peu ricoché sur la roche de l’équipe Soumah. Mais bien avant, ce sont des chefs  religieux qui s’y sont essayés en vain.

Il a fallu que Tibou Kamara s’en mêle pour que les négociations avec les syndicalistes  ‘’rebelles, comme les appelait le Chef de l’Etat, Pr Alpha Condé, connaissent un début de dénouement heureux. Le porte-parole des grévistes ne dira sans doute pas le contraire.    « le ministre Tibou Camara qui nous a contactés et des discussions ont été entamées pour trouver une issue à cette crise », avait ainsi déclaré    Bangoura.

Autant dire qu’à ce stade des négociations, les expertises de Tibou Kamara auront été vivement sollicitées. A tel point qu’on ait préféré faire fi de l’observation  des règles administratives en la matière. Puisque celles-ci consacre le ministre de l’Education nationale, celui du Travail ou l‘inspecteur général du Travail comme étant des  interlocuteurs directs en matière de grève. Soumah et ses pairs ayant porté  apparemment une confiance ‘’aveugle’’, au conseiller personnel d’Alpha Condé.

Dès lors, l’on ne pouvait résister à la tentation de se poser la question de savoir ? Où sont passés  des ministres Damantang Camara et Ibrahima Kalil Kourouma ‘’K au carré’’ (respectivement ministre du Travail et ministre de l’Education, NDLR). Mais la réponse parait assez simple puisque les ministres cités plus haut ne reconnaissaient  pas leur vis-à-vis  en tant que membres du SLECG, ces derniers aussi les reniaient dans leur tunique d’interlocuteurs du gouvernement. «Nos exigences sont claires, en cas d’ouverture des négociations,  nous voudrions le ministre conseiller Tibou comme interlocuteur », martelait un des syndicalistes.

Et comme pour conforter sa position et désavouer les ministres précités, le président Alpha Condé a affirmé sans plus de précisions, au cours de l’audience qu’il a accordées récemment à Soumah et compagnie à Sekhoutouréah qu’ils ont menti sur le syndicaliste Aboubacar Soumah. Et que c’est Tibou Kamara qui lui aurait dit la vérité.

Et voilà que  ceux qui étaient considérés comme des rebelles redeviennent légitimes. Donc, fréquentables.

Crise de Banjul…

Pour dénouer la crise postélectorale dans laquelle la Gambie avait fini de s’empêtrer, c’est encore Tibou Kamara que le président Alpha Condé a dépêché à Banjul, capitale gambienne pour convaincre le dictateur Yayah Jammeh de quitter le pouvoir après sa défaite qu’il n’a reconnu que brièvement face Adama Barrow.      L’on se souvient  que le président guinéen Alpha Condé qui était défavorable à une intervention militaire en Gambie, proposée par la CEDEAO,  avait décidé d’envoyer Tibou Kamara pour tenter une médiation de dernière chance. L’homme utilisa l’entregent qu’on lui connait. Mais aussi sa proximité avec la famille présidentielle.  

Tibou Kamara a  en effet des liens familiaux avec l’ex homme fort de Banjul. L’issue heureuse fut trouvée à cette autre crise  grâce à la diplomatie guinéenne empêchant ainsi Jammeh de s’accrocher au pouvoir.

Fermeture des radios privées….

C’est encore lui qui est intervenu dans le bras de fer qui opposait l’Etat via l’ARPT et les patrons radios privées, quand ces radios ont été fermées, faute de paiement  régulier et correcte  des redevances qu’elles restaient devoir à l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT).

Tibou Camara avait déclaré que c’est une triste nouvelle de constater ce genre de problème entre le gouvernement et des médias.

«C’est une situation regrettable qu’on procède à la fermeture des radios quelque soit la raison. Je préfère une presse sans gouvernement qu’un gouvernement sans presse. Je pense que chacun de nous devrait méditer à propos de cela pour savoir quelle est la place de la presse et le rôle du journaliste dans un processus démocratique. Parce que le chef de l’Etat a dit lui-même que la presse est un partenaire de l’Etat. Elle ne peut être un adversaire et les journalistes ne peuvent être perçus comme étant des ennemis», avait-il fait remarqué.

N’avait-il pas  d’ailleurs soutenu que le chef de l’Etat a condamné les violences que les journalistes ont subies,  la destruction de leurs matériels et  demandé qu’une enquête soit ouverte pour que les responsabilités soient situées.

Rapprochement entre Cellou et Alpha

Alors que la crise politique était arrivée au summum en Guinée entre le pouvoir et l’opposition, c’est toujours par l’entremise du même Tibou Kamara que le rapprochement, un temps soit peu,  a été trouvé entre le président Alpha Condé et son principal opposant Cellou Dalein Diallo. Ce qui avait permis de décrisper le climat sociopolitique naguère très tendu. Une rencontre au Palais Sekhoutouréah avait suffi pour se faire.

Egalement, alors que  tout le monde ou presque s’attendait à un bras de fer entre le pouvoir et l’opposition à l’annonce de la marche pacifique de celle-ci  un mercredi 4 octobre à Conakry, c’est encore Tibou Kamara qui sortira de son chapeau ‘’magique’’ et in extremis la décision d’autorisation  de cette marche. Mais avec  un changement d’itinéraire auquel l’opposition avait vite fait de concéder. Alors que celle-ci avait été déclarée interdite par le gouverneur de Conakry et le ministre de l’Administration territoriale, respectivement Mathurin Bangoura et Bouréma Condé.

Et au demeurant,  les choses ont marché comme sur des roulettes. Ces cas de dénouement de crises susmentionnés, non exhaustifs bien sûr, nous amènent à dire que dorénavant à Conakry et Navarre Tibou Kamara, Ministre d’Etat, conseiller personnel du chef l’Etat,  a aussi pour profession : médiateur.

Youssouf Diallo

 

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