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ENQUÊTE EXCLUSIVE — GUINÉE : L’OMBRE D’UN SCANDALE D’ÉTAT AUTOUR DE L’OR NATIONAL ( préambule)

Par l’équipe conjointe d’investigation Journalistes et société civile

C’est une affaire d’une gravité exceptionnelle, aux ramifications internationales, qui ébranle aujourd’hui les plus hautes sphères du pouvoir guinéen.

Pendant plus de deux mois, un collectif indépendant composé de journalistes d’investigation et de membres de la société civile a mené une enquête approfondie sur ce qui pourrait bien s’imposer comme le plus vaste système de prédation de ressources de l’histoire récente du pays.

Ce que nous avons mis au jour dépasse le cadre d’une simple malversation , des cargaisons d’or sans traçabilité, des transferts massifs de fonds en espèces, des accords opaques conclus dans la plus grande discrétion entre Conakry et Dubaï.

Au centre de cette toile, un homme , Tidjane Koita, président de l’Union des Orpailleurs de Guinée, dont le rôle de simple intermédiaire officiel dissimule en réalité une influence considérable.

Tout commence le 23 février 2023, lorsque la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) paraphe un accord avec Emirates Minting Factory (EMR), une société basée aux Émirats arabes unis, pour la fourniture d’or.

Les premières livraisons se déroulent sans encombre. Mais très vite, le gouverneur de la BCRG impose un acteur supplémentaire dans la chaîne , Tidjane Koita. Derrière cette nomination d’apparence anodine, un engrenage se met en marche.

L’or afflue. Mais les documents manquent. Pas de factures. Pas de certificats. Pas d’origine vérifiable. EMR s’inquiète et adresse plusieurs demandes d’explication. En réponse, une lettre datée du 20 décembre 2023 signée du gouverneur, que nous publierons dans notre prochain article.

Une missive creuse, sans effet. En novembre 2024, EMR dépêche une délégation à Conakry. L’accueil est glacial, et les membres de la mission sont retenus plusieurs jours. Un simple malentendu diplomatique ? Ou un avertissement à peine voilé ?

En parallèle, un second contrat voit le jour , 20 tonnes d’or cédées à un tarif hallucinant de 3,5 dollars le gramme. Une aberration économique. L’analyse de ce contrat révèle l’absence totale de garde-fous ; pas de clause de transparence, des prix ajustés unilatéralement, des bénéfices qui s’évanouissent dans les méandres d’un système savamment orchestré.

Alors que les faits s’accumulent, ni la présidence ni la justice ne semblent vouloir s’en saisir. Le gouverneur se mure dans le silence. Le président Mamadi Doumbouya se refuse à tout commentaire.

Aucun audit, aucune suspension. Une inaction qui, à elle seule, interroge. Car ce scandale n’est pas un accident isolé, il est l’expression d’un système enraciné, protégé, institutionnalisé.
Il ne s’agit plus simplement d’irrégularités administratives, mais bien d’un détournement à grande échelle.

Une trahison des intérêts nationaux. L’or guinéen, ressource stratégique, ne saurait rester entre les mains d’un cercle restreint d’acteurs aux intérêts obscurs. Le peuple est en droit de savoir.

Dans les prochaines heures, nous rendrons publics les documents, les noms, les visages. Car la lumière est le premier pas vers la justice.

Équipe d’investigation :
Abdoul Latif Diallo
Mamoudou Babila Keita
Aboubacar Akoumba Diallo
Sekou koundouno

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