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Douze ans de stage pour les infirmières de la Maison Centrale de Conakry : le ministère de la Santé doit se bouger

Depuis plus d’une décennie, l’infirmerie de la Maison Centrale de Conakry connaît une situation préoccupante. Avec seulement deux médecins titulaires pour plus de 2 000 détenus, cette structure sanitaire est confrontée à un défi de taille.

Actuellement, onze stagiaires y travaillent dans des conditions extrêmement précaires, sans aucune rémunération ni avantages sociaux. Certains d’entre eux ont déjà passé douze ans en stage, tandis que d’autres infirmières en sont à leur septième année de stage pratique. Le plus jeune stagiaire totalise déjà trois ans d’expérience cette année.

Ces hommes et femmes qui sont des pères et des mères de familles, se dévouent sans relâche, travaillant sept jours sur sept, sans contrat d’emploi. Ils font face à un nombre pléthorique de détenus malades et doivent gérer les risques associés aux éventuelles évasions.

Il est important de souligner que cette infirmerie a pour tutelle technique le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique qui, malheureusement, ne semble pas se soucier de la situation de ces stagiaires.

Cette situation est inacceptable à plusieurs égards. Tout d’abord, le nombre insuffisant de médecins titulaires pour un si grand nombre de détenus crée un déséquilibre flagrant dans la qualité des soins médicaux dispensés. Les stagiaires, bien qu’ayant accumulé une expérience considérable, ne disposent pas de compétences et d’autorité nécessaires pour gérer de manière adéquate les éventuels cas médicaux complexes qui se présentent.

De plus, le manque de rémunération et d’avantages sociaux pour ces stagiaires est une grave injustice. Leur travail acharné et leur dévouement méritent d’être reconnus et récompensés équitablement. Il est essentiel de garantir des conditions de travail décentes, notamment en offrant des salaires justes et des primes appropriées.

Il est donc important que des mesures soient prises de toute urgence pour remédier à cette situation. Le ministère de la Santé doit accorder une attention immédiate à l’infirmerie de la Maison Centrale de Conakry et prendre des mesures pour augmenter le nombre de médecins titulaires.

De plus, il est essentiel de régulariser le statut des stagiaires en leur offrant des contrats d’emploi formels, des rémunérations justes et des avantages sociaux adéquats. La santé des détenus est un aspect essentiel du respect des droits de l’homme et de la dignité humaine. 

Abdoul Latif Diallo 

Journaliste d’investigation 

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