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Bras de fer entre Conakry et la Cedeao sur le cas des ex-ministres de l’ère Condé

Dans une série de correspondances consultées par Africa Intelligence, la Cour de justice de la Cedeao et les avocats de l’Etat guinéen s’affrontent sur la détention de trois anciens dignitaires de la présidence d’Alpha Condé. Parmi eux, l’ex-premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, dont le procès pour corruption doit s’ouvrir à Conakry le 20 mars.Dans un courrier du 28 février consulté par Africa Intelligence, les,magistrats de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont demandé aux autorités guinéennes de leur transmettre un mémoire en défense concernant la situation de trois anciens hauts responsables ayant servi sous le président déchu Alpha Condé. La requête fait suite à une saisie de l’institution par les avocats de ces personnalités, parmi lesquelles l’ancien ministre de la défense, Mohamed Diané, l’ex-ministre de l’environnement, Oyé

Guilavogui, et l’ex-premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana.

Alors que les deux premiers demeurent incarcérés depuis leur interpellation en avril 2022, Fofana a temporairement quitté la maison d’arrêt de Conakry fin février pour être hospitalisé après une apparente dégradation de son état de santé.

Soupçonnés par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) de détournement de deniers publics, de corruption et d’enrichissement illicite, tous les trois nient ces accusations et reprochent aux autorités guinéennes de les maintenir en détention sur une base arbitraire.

Des cautions non versées?

La demande de la Cour de justice de la Cedeao n’est pas restée lettre morte. Les avocats de l’Etat guinéen ont transmis leur mémoire à l’institution judiciaire le 13 mars. Dans ce document qu’Africa Intelligence a pu consulter, ceux-ci ont jugé des requêtes des anciens ministres irrecevables, arguant notamment qu’ils n’auraient pas versé les cautions nécessaires à leur remise en liberté conditionnelle. Une mise en cause vivement démentie par la défense d’Ibrahima Kassory Fofana, qui soutient ne s’être jamais opposée au dépôt des 320 000 € requis par la procédure.

Les avocats de l’ancien premier ministre dénoncent un acharnement judiciaire à l’égard de leur client. Alors que la chambre de contrôle de la Crief a fini par ordonner la libération de Fofana sous caution en décembre 2022, le procureur spécial de cette institution, Aly Touré, a formé un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême de Guinée contre ce jugement, ce qui a eu pour effet de suspendre cette décision. Le délibéré a depuis été repoussé à de multiples reprises, laissant craindre à l’entourage de l’ex-premier ministre l’existence de pressions politiques pour le maintenir sous les barreaux, alors que son procès doit débuter

Lundi 20 mars.

Africaintelligence.fr

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