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À la rencontre de Hawa Binttina Soumah, fondatrice de l’ONG – Cultures et Fiertés Guinéennes (ONG CuFiG)

Hawa Binttina Soumah est une jeune dame guinéenne établie en France depuis plusieurs années. Quoique physiquement loin du pays de ses ancêtres, elle garde jalousement son originalité et son identité culturelle. Ce qui l’a d’ailleurs motivée à créer une plateforme sur le réseau social Facebook qu’elle a baptisée
CuFig.

Deux ans après la création de cet espace qui promeut les cultures guinéennes élargies à celles africaines, son initiatrice qui vit et respire Guinéen se réjouit du fait que son « bébé » se porte merveilleusement bien aujourd’hui, dépassant de loin son entendement de départ.

« On a dépassé l’objectif qu’on s’était fixé à court terme. Parce qu’à un an de sa création, la plateforme est devenue une ONG. Maintenant, nous sommes à plus de 30 000 personnes sur la plateforme. Et l’engouement devient grand chaque jour. Il y en a qui la qualifient d’académie. D’autres, d’école. Et une autre catégorie la qualifie de quelque chose d’utilité publique », se félicite la présidente fondatrice de CuFiG.

Aux dires de notre interlocutrice, il existe une administration bien hiérarchisée autour de la plateforme CuFiG. Étant la présidente fondatrice, Hawa Binttina Soumah reste la principale coordinatrice, secondée par Mohamed Rigo Camara.

« A côté, il y a les administrateurs et modérateurs. Aussi, nous avons un planning. Il est vrai que la plateforme parle de la fierté guinéenne, mais tous les deux mois, il y a la semaine africaine. Parce qu’on ne peut pas parler de la Guinée sans parler de l’Afrique », nous confie-t-elle.

Sur la plateforme, un thème est proposé toutes les semaines sur les cultures guinéennes auxquelles les internautes réagissent. Tenir un tel projet n’est pas aisé surtout en ligne où on ne maîtrise pas le tempérament de tout le monde. Et Hawa Binttina Soumah en est plus que consciente.

« En me laissant dans ce projet, dit-elle, je savais déjà que je prenais un risque. Le premier risque que j’ai pris, c’était de garder mon nom de famille. Et comme il y avait des guéguerres, personne n’avait confiance en personne, on pouvait déjà m’affilier à tel ou à tel autre parti, parce que malheureusement chez nous, on attribue les appartenances politiques en fonction du patronyme qu’on porte. On ne pouvait donc se dire de ne pas m’accorder de crédit, parce qu’elle est Soumah, à cause de mon ethnie, ou parce que je suis une femme. Oui, parce qu’il y a beaucoup de misogynes parmi nous ».

« Mais j’ai quand-même tenu à garder mon nom, parce que je tenais aux significations des noms de familles. Aussi, je tenais à ce que nous nous connaissions et que nous nous acceptions. C’est ce qui s’est passé », a poursuivi la fondatrice de CuFiG.

Sur la plateforme, il arrive que certains internautes se rendent auteurs de propos malveillants ou déplacés. Et pour les rappeler à l’ordre, Hawa Binttina Soumah indique que le réseau social Facebook permet aux administrateurs d’introduire dans une base de données tous les mots que la plateforme juge inappropriés.

« Alors, dès qu’un de ces mots est utilisé, nous en sommes informés à la seconde près. Nous donnons des avertissements. Parce qu’avec nos modérateurs, nous surveillons tous les posts. Et nous connaissons d’avance quels sont ceux qui peuvent prêter aux polémiques. Les autres posts, on commente pour être informés. Personnellement, tous les matins, quand je me réveille, la première chose, c’est de parcourir les commentaires. Et dès que je vois un commentaire désobligeant, je donne un avertissement. Si ça mérite de mettre la personne en sourdine, je le fais, ou si la personne doit être bloquée parce qu’étant récidiviste, on la bloque carrément », explique Mme Soumah.

Le 17 novembre anniversaire 2021 dernier a marqué l’an 2 de la création de CuFiG. A cet effet, ses porteurs ont organisé un panel à l’Université Française de Guinée autour du thème : « Le rôle et la place de la Culture dans le développement socioéconomique d’un pays et la cohabitation pacifique ».

A la suite de ce panel, les administrateurs se sont retrouvés pour couper le gâteau, suivi d’une soirée récréative où ils ont exigé aux membres de porter le textile guinéen.

Juriste de formation, Hawa Binttina Soumah dit éprouver une passion éblouie pour la Culture guinéenne depuis toute petite. Toute chose qu’elle transpose sur sa plateforme où elle fait la promotion des Guinéens et de leurs diverses cultures.

« C’est vrai qu’on ne peut plus pratiquer l’autarcie, mais on peut bien garder notre originalité, tout en nous adaptant au monde d’aujourd’hui », enseigne Hawa Binttina Soumah qui mûrit de grandes ambitions pour promouvoir l’art et la culture du pays.

Notamment la construction des bibliothèques pour les écoles, la dotation en livres des bibliothèques existantes, l’organisation festivals dans chaque préfecture, mais aussi l’organisation du festival gastronomique.

Déjà, l’initiative a accouché de deux événements qui sont en train de faire leur petit bonhomme de chemin. L’un fait la promotion du Textile guinéen et du savoir-faire des adeptes de ce secteur. Et l’autre promeut l’Art culinaire de la Guinée.

Mady Bangoura via page Facebook

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