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Non, monsieur le président !  notre rôle n’est pas de caresser dans le sens du poile

Le président Alpha Condé et la presse de son pays ne font pas bon ménage. Ça, c’est de notoriété publique. Le Chef de l’Etat guinéen en a une fois encore administré la preuve, on ne peut plus, palpable lors de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse ce jeudi  03 mai 2018  à l’acradienne  maison commune des médias à Conakry. Où le président Condé a pris de court les journalistes de son pays -qu’il a d’ailleurs toujours voués  aux gémonies,     en leur rendant une visite inopinée  pour marquer la célébration la liberté de la presse qu’il voit d’un mauvais œil .Surtout quand la Guinée a dégringolé au classement de reporter sans frontières -RSF-  de 101è place en 2017 à la 104è cette année 2018. Une grande première qui a tourné aux critiques au vitriol.

Et comme on pouvait s’y  attendre, le chef de l’exécutif guinéen n’aura pas dérogé à la règle. Le locataire du Palais Sékhoutouréah est resté droit dans ses bottes. Et a surtout jeté un gros pavé dans la marre médiatique quand il a tenté vainement de rendre la presse responsable de ce reculade  au classement. Dans son laïus prononcé à cette occasion, le chef de l’Etat ne s’est pas encore privé de voler dans les plumes des journalistes, lesquels sont devenus les véritables cibles de son courroux.   «Je pense que vous ne contribuer pas à améliorer l’image de la Guinée.  Vous êtes  responsables de ce classement (…). Je pense avant de me demander de vous aider, qu’est ce que vous avez fait pour discréditer l’image de ce pays. Tous les progrès qu’on a fait depuis 2011 sont passés sous silence comme si on était dans un pays où on maltraitait les journalistes. Pourtant, aucun journaliste n’a été encore été arrêté par le gouvernement et dans les pays voisins comme la Mauritanie, je vois que des journalistes sont arrêtés. Pourquoi eux ils sont classés 54e et nous 104e ? C’est parce que vous présentez une image de la presse en Guinée qui ne correspond pas à la réalité. Alors comment voulez vous qu’on vous appuie quand vous faites en sorte que tous les efforts en faveur de la liberté de la presse sont étouffés et dès qu’il y a moindre malentendu, vous faites du bruit parce que des gendarmes ont convoqué des gens, vous faites du boucan ? »

Mais, ce que le président Alpha Condé oublié ou tout moins fait mine d’oublier c’est que jusque-là le droit d’accès à l’information publique n’est pas une réalité. Le texte attend toujours d’être promulgué par le chef de l’État pour rentrer enfin en vigueur. Ce qui signifie que le journaliste n’est pas protégé en Guinée. Et par ricochet sa sécurité est menacée.  Puisque le plumitif n’a pas toute la liberté d’accéder à l’information publique. Alors que le président Alpha Condé martèle toujours lors de ses sorties pour le moins populistes que les journalistes guinéens ne font pas des investigations.

Mieux,  ceux qui tentent d’investir le terrain de l’investigation sont victimes d’attaques, quelques fois même armées à leurs domiciles.  Sans compter d’autres formes d’intimidation qui passent souvent par la violence que subissent des journalistes par les forces de sécurité. Le sort des confrères tués ou disparus depuis l’avènement au pouvoir du professeur-président, est à la merci de la justice guinéenne, à laquelle le chef de l’État se substitue pour faire annuler une convocation judiciaire.

Le président Alpha Condé n’avait-il pas d’ailleurs  intimé l’ordre en vain aux radios privées  de refuser de donner la parole à un syndicaliste dissident de l’éducation ?

En dépit de tout, les journalistes prennent leurs courages par les deux mains pour donner la vraie information aux guinéens(e).

Alors, non monsieur le président ! notre rôle n’est pas de caresser dans le sens du poile !!

Youssouf Diallo

 

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